Cette première sortie de l’année fut l’occasion de belles découvertes à seulement quelques kilomètres du Club CMPP…
Sur la piste des chasseurs-cueilleurs!
Rassemblement le 26 octobre 2019 devant l’église de Marigny autour d’une poignée de chouquettes et de 3 bifaces, à titre de modèle pour les bleus.
Le convoi part sur zone sous un soleil radieux, et, à peine descendue du véhicule, une nouvelle recrue découvre à ses pieds une « carapace de tortue » de bienvenue. La troupe se déploie entre les rangs de vignes, sur une « relative » hauteur d’où nos ancêtres à l’oeil perçant pouvaient repérer le gibier dans la plaine environnante. Les éclats de silex scintillent comme des pépites et le nouveau venu est tenté d’engranger à tout va, mais le poids de son barda lui apprendra à relâcher dans la nature les pièces sans intérêt, après consultation des connaisseurs: il ne faut pas avoir les yeux plus grands que les muscles.
La LGV qui passe comme un métronome dans son sillon scande le rythme des trouvailles: bolas, racleurs, nuclei, bifaces, « carapaces »…
Peu à peu le néophyte applique les indications: repérer le bulbe prouvant que la pierre a été percutée, le tracé en coquille d’huître indiquant que le tranchant a été travaillé, identifier çà et là quelques polypiers et spongiaires.
Après le pique-nique sur le champ de nos exploits, changement de secteur vers une partie boisée et labourée où d’autres vestiges seront capturés, et même ce qui semble être un boulet de couleuvrine en grès parfaitement sphérique et à peine cabossé: serait-il tombé d’un chariot qui se hâtait lentement vers la future bataille de Nouaillé? Après tout, ce n’est qu’à une journée de cheval…La détentrice de l’objet aime bien échafauder des hypothèses improbables.
La troupe, mission accomplie, regagne ses quartiers avec son butin en rêvant de prochaines et glorieuses campagnes.
Débriefing à l’issue du baptême du feu sacré: un zest de marche à pied, un chouïa d’assouplissements, une pincée de (pré)histoire, un soupçon de vocabulaire, beaucoup de fun et des questions:
– à combien travaillaient-ils à la fois dans cette usine d’outillage?
– tout le monde devait-il mettre la main à la pâte ou les chasseurs dans la force de l’âge se contentaient-ils d’agréer et de recevoir les objets préparés par les anciens et les jeunes?
– les femmes étaient-elles habilitées à fabriquer aussi les armes, ou devaient-elles se cantonner aux racloirs et autres instruments ménagers?
– comment s’est rationalisé le travail?
Il faudra plonger dans la bibliothèque pour voir ce qu’en pensent les paléontologues qui ont dû traiter ces sujets depuis belle lurette!.
Repos et extinction des feux!